Questions/Réponses

Quelle est la spécificité du Pidyon de Rabbi Nahman ?
Rabbi Na'hman disait: «Je ne comprends pas comment les Tsadikim prétendent faire un pidyon et intercéder en faveur de quelqu'un. Il existe vingt-quatre cours célestes, correspondant aux vingt-quatre permutations des lettres du Nom Saint "A.Do.Na.I", qui est associé au jugement. Quand le Tsadik accomplit le pidyon, il doit savoir devant quel tribunal la personne est jugée. S'il l'ignore, il peut intercéder en faveur de quelqu'un et présenter la rédemption devant un tribunal, alors que cette personne est en fait jugée à une autre cour.  Rabbi Nahman comparait cela à quelqu'un qu'on poursuit en justice à Kiev, et qui essaie de se faire défendre par un avocat à Kaménitz (extrait de Hayé Moharan #181). Il doit donc connaître exactement devant quel tribunal cette personne est jugée, et quelles sont l'intervention et la rédemption particulières exigées par ce tribunal.

«Je connais tous les vingt-quatre tribunaux. Je peux faire appel pour un cas, d'un tribunal à l'autre, en passant par les vingt-quatre cours. Si je n'approuve pas le jugement d'un tribunal, j e peux demander qu'il soit jugé à nouveau auprès d'un second. Passer d'un tribunal à l'autre présente de toute évidence un grand avantage. Quel que soit le résultat final, la sentence est abandonnée et retardée. Grâce à cette prorogation, la sentence pourra être allégée grâce à une bonne action que la personne jugée aura accomplie entre temps. Et même si cela ne sert à rien, je peux, le cas échéant, m'adresser directement au Roi. Cela requiert une grande sagesse et beaucoup d'efforts, et personne d'autre dans cette génération ne peut le faire. C'est une tâche laborieuse d'établir chaque requète selon un nombre précis de mots et de témoigner au Roi le respect qui convient. Car il est bien entendu impossible d'adresser directement au Roi de trop nombreux cas...» (extrait de Sihot Haran #175)

Comment se déroule le Pidyon ?
Quand on apporte de l'argent à un Tsadik, ou à un de ses
disciples, pour un pidyon, le Tsadik place ses deux mains sur
l'argent et dit:

Qu'il en soit de ta volonté d'adoucir les sentences
et jugements sévères et rigoureux prononcés contre untel fils de unetelle, untelle fille de unetelle, par le Pélé Elyon, la Merveille Suprême, où ne règnent que la miséricorde totale, l'amour simple, absolument pur de toute sévérité. Amen.


Comment le Pidyon peut-il annuler ce qui a été décrété dans le Ciel ?
Chaque jugement prend sa source dans une catégorie particulière de sagesse divine qui a pour but d'amener la personne au repentir. Et pour adoucir un jugement, chaque demande de rédemption doit s’effectuer avec la sagesse qui a donné naissance à ce jugement. Mais le pidyon provient de la volonté première de D.ieu (appelée Raava déraavine, volonté des volontés) et il est au-dessus de toute intelligence et de toute sagesse. Il peut donc adoucir tout jugement.
La volonté première de D.ieu c’est la volonté de faire du bien à l’homme, en dehors de toute contingence. C’est une bonté totale, liée à aucune condition et ne souffrant d’aucune exception. Elle est au-dessus de toute loi ou physique céleste.
Aussi, dès que l’homme connecte avec cette volonté première, les mauvais décrets s’annulent. On pourrait comparer cela à la volonté première d’un père pour son enfant, celle de toujours lui faire plaisir. Même si l’enfant est puni par son père, il lui suffira de réveiller chez ce dernier sa volonté première pour être pardonné. (extrait de Likoutey Moharan 215)